La volonté de servir au mieux les droits et intérêts de leurs Adhérents, a conduit les Services de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat, à pratiquer, depuis des années, une politique de proximité. Cette ambition, notamment portée par le précédent Président de la Délégation des Bouches-du-Rhône, André BENDANO, s’est concrétisée par le projet, dont il était le Promoteur, de création d’un lieu d’accueil des Artisans, distinct du Siège administratif et disposant de la gamme des outils d’accompagnement et de conseil contemporains. Dans le  cadre de la Semaine Nationale de l’Artisanat, l’actuelle Président, Monique CASSAR, prolongeant cette démarche a inauguré, en date du 13 mars 2017, les locaux de la nouvelle Agence Départementale, sis au 117, avenue du Prado, à MARSEILLE.

La nouvelle Agence, dont la vocation est d’accueillir les Artisans, en activité, comme ceux porteurs de projets, et les Apprentis ou futurs Apprentis, a, de fait, ouvert ses portes, depuis le 1er mars 2017. Les locaux, à l’ergonomie fonctionnelle ont fait l’objet d’un aménagement optimisé, pour offrir renseignements, conseils et prestations, étant entendu que perdure la vocation du site du 5 boulevard Pèbre, locaux de la Direction Départementale, en matière de réception des Publics, pour des contacts individuels. Par delà le slogan qui veut que le Monde de l’Artisanat forme, en volume, la Première Entreprise de France, l’Entité économique Artisanale globale est constituée de petites structures, riches de leurs savoirs-faire techniques, de leurs capacités de transmission, ainsi-que de leurs références de Clientèle.

Toutefois, aujourd’hui, ces éléments, gages de garanties, peuvent se trouver en butte à des pratiques à même de porter atteinte à l’exercice des métiers artisanaux. Le développement de l’Économie informelle, souterraine, génère des comportements de consommation attentatoires au fonctionnement des différents secteurs de l’Artisanat, en ce que ces pratiques portent atteinte tant à la matérialité économique, tout autant qu’à la reconnaissance de la légalité et de la légitimité, au fondement historique de l’Artisanat. Ce qu’il est convenu de désigner sous le vocable « d’ubérisation », ou la montée en puissance des Acteurs économiques que sont les Auto-Entrepreneurs, constituent des phénomènes qui au sein du tissu sociétal, fragmentent des pans entiers de l’Économie nationale. A n’y regarder qu’à court terme, ces modalités se présentent parées de solutions palliatives au chômage et aux rigidités légales, administratives et réglementaires, mais elles sont également susceptibles, par effets de contrepoids parallèles, de se révéler être nuisibles aux métiers de l’Artisanat. Cet environnement global et les dispositifs qui y sont attachés, ne sont pas sans rappeler, certes par simple analogie, la promulgation, le 14 juin 1791, de la Loi Le Chapelier, proscrivant les organisations ouvrières, notamment les Corporations,  les Corporations de métiers, les rassemblements paysans et ouvriers ainsi que le Compagnonnage. Dans l’espace des quinze jours suivants, un Pharmacien avait, d’ailleurs, saisi derechef le Comité de Salut Public aux fins de l’alerter sur la survenue de dérives, mettant en péril la Santé Publique, en raison de l’irruption de Personnes faisant commerce d’herboristerie, sans disposer des connaissances requises. La promotion d’une Concurrence dérégulée allait, ainsi, créer, durant un siècle, des poches de vide juridique.

Dans un contexte contemporain, où sous l’empire de la Loi Française, l’autorisation de pratique d’une activité à visée économique n’est entravée que dans le cas de Professions dûment réglementées, l’incertitude peut sembler régner dans la perception que se fait le Public de l’Artisan et du Maître Artisan. C’est la raison pour laquelle, se justifie l’accompagnement d’Équipes professionnelles compétentes pouvant informer les Artisans, sur les droits et obligations incombant à la charge des différents Intervenants économiques, comme sur la nécessité de porter, par leur entremise, à la connaissance du Public l’existence de différentiels entre les Artisans et les autres Prestataires libéraux.

D’après l’élémentaire logique inhérente à la Théorie comportementale de « l’Homo Economicus », entre deux offres de produits ou de services, données et supposées de valeur identique dans leurs contenus, la demande finale exprimée par les groupes de Consommateurs se portera en faveur de celle affichant le niveau de prix le plus bas, « toutes choses égales par ailleurs ». Or, il convient d’opérer le distinguo entre les notions de prix et de valeur économique et d’usage, ou prendre en compte le rapport qualité / prix. Au surcroît, le coefficient différentiel de charges touchant l’activité professionnelle des Artisans et des Auto-Entrepreneurs est d’ampleur divergente, au détriment des Premiers.
Toutefois, le corollaire positif en faveur du Consommateur final, peut s’appréhender par l’illustration qui suit. Dans l’exercice des métiers Artisanaux propres au Bâtiment et aux Travaux Publics, l’obligation juridique de moyens et de résultats, relevant de la Responsabilité Civile Professionnelle, se trouve étendue, en considération des statuts légaux régentant l’Artisanat, jusqu’à l’application de la Garantie décennale, clause dont l’Auto-Entrepreneur peut s’affranchir, dans la mesure où cette couverture lui est facultative, au regard de la Loi et du Règlement.

Cet exemple met, à lui seul, en exergue l’impératif auquel sont soumis les Métiers de l’Artisanat de faire reconnaître leurs spécificités. A dater du 1er avril 2017, la plupart des Professions Artisanales seront désormais tenues d’afficher leurs prix sur leurs sites Internet, si elles en disposent. Obligation est faite de devoir notamment préciser le taux horaire de la main-d’œuvre, le caractère payant ou non de leurs devis, ou encore le tarif éventuel de leur déplacement, et ce dans le souci du Législateur et de la D.G.C.C.R.F, ( Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes ), de faire en sorte que le tarif affiché sur le site soit le même que celui annoncé au moment du dépannage.

Par ailleurs, l’innovation s’inscrit comme une vertu cardinale à l’ensemble des Professions Artisanales, et l’on peut ainsi conjecturer quant à savoir si la modernisation du Service de Taxis, si elle s’était auparavant produite, n’aurait pas eu pour effet d’annihiler ce qu’il convient d’appeler l’O.P.A  d’UBER, sur le Secteur du transport de Personnes. Le patrimoine de savoirs-faire capitalisé par le Monde de l’Artisanat, apte à répondre aux exigences technologiques actuelles, peut, d’ailleurs, s’illustrer en rappelant que le système de tuilage recouvrant le toit des Navettes Américaines, Challenger et Endeavour, avait fait l’objet d’une conception et d’une réalisation, de la part de la Société Française des Compagnons du Devoir, sur base d’un cahier technique des charges élaboré par les Services de la N.A.S.A.

Pour relever ces défis, au sein de la nouvelle Agence Marseillaise, à vocation Départementale, les Artisans, Porteurs de projets, Apprentis ou futurs Apprentis du Territoire, peuvent désormais réaliser leurs formalités, obtenir un accompagnement personnalisé en cas de difficulté, voire rencontrer les Partenaires de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat pour des conseils spécifiques ou obtenir une expertise préalable au lancement de leur entreprenariat. Des formations dans les domaines de la Communication, de la Bureautique et de la Stratégie commerciale, sont également dispensées.
Désormais, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, en sa Délégation des Bouches-du-Rhône, peut donc procéder à la fois d’un « Front Office » et d’un « Back Office », permettant de faciliter le développement socio-économique du Secteur, ainsi-que la pérennité des entreprises artisanales, à un moment où se pose la problématique de la transmission générationnelle de ces dernières, leur financement et la sécurisation de l’opération de transfert de propriété.

Les actions d’incitation et de sensibilisation sous la conduite des Collectivités Locales sont au centre de cette dynamique, par les initiatives de proximité qu’elles peuvent impulser à destination de l’Artisanat, dont par la mise en place de « Chartes de la Proximité », visant à faciliter l’implantation de commerces essentiels à la vie de la Cité et du Village. Dans cet esprit, une Convention de Partenariat a été récemment signée entre La Chambre de Métiers et de l’Artisanat en Région PROVENCE ALPES CÔTE d’AZUR et le Conseil Régional PROVENCE ALPES CÔTE d’AZUR. Les Élus sont visiblement attentifs au nécessaire développement de ces bonnes relations, ainsi-qu’en témoignait la présence à la tribune de Madame Sabine BERNASCONI, Maire du premier Secteur de MARSEILLE, Seconde Vice-Présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, Madame Solange BIAGGI, Quatrième adjointe au Maire de MARSEILLE, en charge du Commerce de l’Artisanat des Professions Libérales et du  Grand Centre-Ville, Vice-Présidente du Conseil Départemental, Vice-Présidente d’Euroméditerranée, Monsieur Didier RÉAULT, Vice Président du Conseil Départemental, Adjoint au Maire de Marseille, Président du Parc National des Calanques, Monsieur Pierre DJIANE, en sa qualité de Premier Adjoint à Monsieur le Maire du Quatrième Secteur, Monsieur Didier PARAKIAN, Adjoint au Maire de MARSEILLE, en charge de l’Économie, des Relations avec le monde de l’entreprise, et de la Prospective.

A l’échelle de notre Région, il convient de recenser l’existence de 140.000 entreprises de type Artisanal, employant 300.000 Salariés, et réalisant un Chiffre d’Affaires Hors Taxes consolidé à hauteur de 22 milliards d’euros.

La pose d’une plaque commémorative qui a été effectuée, dans les locaux de cette nouvelle Agence, était destinée à faire oeuvre de mémoire, selon le propos de Jean-Pierre GALVEZ, Président Régional de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, en PROVENCE ALPES CÔTE d’AZUR. Étaient présents, à ses côtés, Laure VIAL, en sa qualité de Présidente de la Chambre Départementale de Métiers des Alpes de Haute Provence, Chantal GARCIN, son Homologue auprès du Département des Hautes Alpes, et Roland ROLFO, Président de l’Entité consulaire du Département du VAR.

C M M