Le premier visage de la pandémie plus généraliste

De mémoire d’humain, jamais le monde de plus de 7 milliards d’habitants, n’avait été aussi léthargique depuis l’apparition de ce terrible fléau le covid19.
On vous brosse ici le portrait de ce monde saisi par la crise due au coronavirus  Covid19 qui apres quelques mois de confinement mettant quasiment tout à l’arrêt, retrouve doucement ses habitudes et ses nouvelles mesures.
Cette pandémie planétaire s’est engouffrée dans les rues et maisons de toutes les villes du monde aux premiers jours d’avril saturant l’atmosphère de craintes et de doutes sur la survie de l’espèce.
Cette situation est totalement inédite. Les capitales sont quasiment à l’arrêt depuis le mois de mars officiellement alors que pour la chine et l’Italie c’était bien avant.
Tous les cafés, hôtels, restaurants et boutiques, écoles etc ferment leurs portes et tout le monde est appelé à rester chez soi !
L’economie mondiale s’arrete presque et les grands dirigeants prennent des décisions pour leurs pays pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent.

Comment s’adresser au peuple afin de ne pas basculer dans la psychose et sensibiliser les populations ?

L’Angleterre passant de la désinvolture de la gestion de la crise aux soins intensifs de son premier ministre Boris Johnson revoit ses positions et contrainte à durcir sa strategie.
Les USA au Président Donald Trump qui sème la confusion en multipliant les coups de gueule et les erreurs sur le coronavirus depuis les premiers cas recensés. La première ville des Usa, New York, épicentre de l’épidémie américaine qui tarde à enrayer ce fléau.
L’Italie accusée d’avoir sous-estimé la menace en refusant d’appliquer des mesures de quarantaine
L’Espagne est l’un des pays les plus endeuillé en Europe. On reproche au gouvernement d’avoir pris des mesures de précaution tardives, empêchant ainsi de contenir la pandémie.
L’Allemagne résiste à la vague épidémique et s’en sort mieux aux dernières nouvelles. Des Tests de dépistage précoces obligatoires, des moyens hospitaliers importants, un certain fédéralisme… ces facteurs peuvent expliquer les chiffres.
L’Asie avec des mesures visant à restreindre la pandémie ont été prises par différents pays comme en Malaisie où l’armée a été déployée pour imposer le confinement.
L’Afrique avec un mode de vie communautaire très fort a pour obligation de trouver d’autres moyens d’hygiène pour minimiser la propagation du virus.

Le bilan officiel du covid19 grimpe, rapidement ou lentement selon sa localisation géographique mais inexorablement.

Chacun a pris conscience de la gravité et de l’importance d’une telle situation.

Les médias racontent leurs histoires sur le covid19 et comptabilisent le nombre de décès dans chaque pays.
On écoute, on lit, on s’informe et on ne parle plus que de ça.
Les réseaux sociaux sont en effervescence et on y trouve de tout !
On imagine de nombreux complots et une multitude de partages de vidéos troublantes sur le covid19 se répend.
Beaucoup de personnes se mobilisent et de nombreuses chaines de solidarités sont formées.
On remercie tous les soirs sur son balcon ou à la fenêtre tous ceux en premiere ligne.
Le monde est tout d’un coup plus proche pour certains et tres lointain pour d’autres !
Enfin au 15 mai la vie reprend peu à peu dans de nombreux pays.
Bravo aux populations qui ont su vraiment être disciplinées.

L’épidémie a ralenti aux quatre coins de la planète.

Le nombre de morts quotidiens diminue fortement. Les sirènes des ambulances se font de plus en plus rares dans les rues des villes. Grâce au déconfinement progressif on peut à nouveau sortir. Le Nécessaire est fait pour relancer graduellement l’économie.
Les populations commencent à renouer avec un semblant de vie sociale et un minimum de liberté de mouvement.

Mais que devient Marseille et sa région dans tout ça ?

Si le monde est à la peine, notre territoire est encore plus touché une grande partie de notre vie sociale se déroulant à l’extérieur
Les marchés alimentaires sont toujours aussi attractifs et leurs réouvertures attendues. Le coronavirus n’a pas fait peur à nos marseillais puisque les confinés-déconfinés ont été bien nombreux avant l’heure ! Se pressant dans les grandes surfaces, sans vraiment se soucier des distances de sécurité dans un besoin de consommation pas toujours indispensable.

Un autre visage de la pandémie plus intime.

Etienne Klein dans son Tracts « Je ne suis pas médecin, mais… » cite un passage d’Antonin Artaud dans » Le Théâtre et son double », qui faisait remarquer que la peste a ceci de commun avec le théâtre qu’elle pousse les humains à se voir tels qu’ils sont : « Elle fait tomber le masque (sic !), écrivait-il, elle découvre le mensonge, la veulerie, la bassesse, la tartufferie. »
En effet, pas un jour sans un nouveau chiffre une nouvelle affirmation, une un nouvel avis d’experts des éditions spéciales, de spécialistes de l’avis sur tout, avec un seul constat : plus il y a d’experts moins le discours est compréhensible et les injonctions à faire antinomiques.

Alors que chacun attend des réponses précises sur :

  • comment le virus se propage,
  • comment se protéger,
  • quels sont les risques et pour qui,
  • quels sont les effets secondaires.

Faut-il attendre un vaccin pour reprendre une vie normale ?

En marge de son impact sanitaire et économique actuel et à venir ce petit coronavirus va-t-il nous pousser à relativiser notre relativisme pour détricoter les liens systémiques entre notre relation à celui-ci et le sens à donner à nos vies pour digérer cette situation de stress et/ ou faire le deuil de :
 L’adynamie d’impuissance conférée par le confinement,
 La dépendance aux flux logistiques mondiaux,
 La mise en situation avec d’autres fléaux tels que la famine, le cancer, le VIH, la grippe, et autres addictions, et virus connus et à venir ?
 Le manque d’anticipation des pouvoirs publics et les choix délétères effectués,
 Le système économique et politique à repenser autour de la santé, de la sobriété énergétique, de les ressources décarbonés et l’autonomie alimentaire.

Ce sont toutes ces interactions complexes qui produisent une confusion et un comportement hétérogène des citoyen.ne.s face à l’incohérence des discours tenus.
Dans un mode de vie où chaque fonction est liée à un lieu , comment réagir face à l’effritement et déconnexion de ce couple lieu et fonction, ancrés dans nos pratiques professionnelles et privées depuis des années :
• j’apprends à l’école,
• je travaille chez mon employeur,
• j’achète ma nourriture dans les commerces
• je mange au restaurant,
• j’envoie un courrier à la poste,
• je dors à l’hôtel…

Au sortir du COVID 19 comment vont évoluer ces hyper dépendances et ces mono-fonctionnalités ?

Que penser de la guerre entre labos et l’approche pragmatique de notre star locale Didier Raout Marseille : « à jamais les premiers » ?
Quelle est la place de l’intuition quand les fondements des logiques décisionnelles, quand elles sont de façon visible rationnalisées par une finalité capitalistique ?
Bien qu’il y ait de toute évidence des règles auxquelles adhèrent à un moment tous les experts et praticiens, ces règles ne définissent pas à forcement à elles seules les traits communs des actions à mener pour un territoire donné. Déterminer des paradigmes communs n’équivaut pas à déterminer des règles communes.

La preuve ce week end : pourquoi ouvrir les plages dans le Var et pas dans les Bouches du Rhône ?

Il nous faut admettre que cette crise va être une condition préalable voire nécessaire à l’apparition de nouveaux comportements et de modes de gouvernance.
Demandons-nous maintenant comment les politiques réagissent en leur présence ?
La première question qui se pose est aussi évidente qu’importante !

Pourquoi l’Etat, les institutions n’ont pas su faire et ne font toujours pas ou face à cette situation grave et durable ?

Y a-t-il un début de remise en question de leurs convictions et l’engouement d’envisager d’autres scénarios, qui vont permettre de renoncer à la représentation du monde, telle qu’elle nous a mené à la crise COVID 19.
Rien ne laisse à penser sur la base des premières annonces faites sur le monde d’après que les dirigeants que nous avons choisis considèrent cette situation comme une anomalie ou la preuve que le système de fonctionne pas ou plus.
Et pour cause, remettre en question le mode de fonctionnement actuel, c’est devoir simultanément questionner sa place d’élu son utilité et décider de reposer son rôle de représentant dans le rôle qui lui est donner de prendre des responsabilités et donc de choisir pour le bien public.
Ça permet de mieux comprendre les réactions sécuritaires de nos élus et représentants de l’Etat leur permettant d’éviter toutes responsabilités.

Maintenant, reste à savoir comment nos élus, employés de la Nation souhaitent réveiller l’économie et rétablir la confiance dans le système français « Liberté Egalité Fraternité « ?

Est-ce en donnant des milliards à dépenser aux entreprises privées sans garantie d’une croissance, elle-même bâtie sur des théories d’exponentiels à 2% ?
Comment Marseille et la région sud vont-elles se passer de l’argent facile du tourisme alors que les déplacements de plus de 100 km ne sont pas autorisés?
Que vont devenir nos ports et nos restaurants de proximité ou étoilés ?
Quel avenir pour nos équipes sportive, l’OM si on ne peut assister au match ?
Nos bars sans terrasse, salle de spectacles sans artistes, festivals sans publics, spectacles vivants sans émotions … ?
A ce jour nous n’avons aucune certitude sur les changements à venir dans les prochains mois ? Comment prévoir quand notre seule perspective est celle du 10 juillet ?
Les communautés marseillaises ne sont pas naïves, malgré un comportement souvent hors règles.
Un grand nombre d’entre nous veut avancer vers une société plus respectueuse, plus solidaire, et a envie d’apprendre de cette situation et des erreurs stratégiques.
Marseille est consciente de sa richesse économique, patrimoniale, culturelle, associative, naturelle.

Le Marseille populaire vit autrement.

Dans beaucoup de communautés l’entraide prime sur l’individualisme forcené, sans perdre de vue ses intérêts. Chaque quartier a ses avantages et inconvénients. Impossible de dissocier les uns aux autres car à Marseille  « on prend tout ou on ne prend rien » !

Marseille c’est comme une autre époque.

Mais entre mal lotis, gagnes misères, au quotidien difficile, et cols blancs complétement asservis aux télétravail et corvéables à merci sans limite entre vie privée et publique, peu de différence ils sont toujours les prolétaires d’un système qui leur impose sa règle.
La force de Marseille en temps de confinement c’est toutes ces interdépendances et ces intelligences collectives et émotionnelles cumulées.
La force de ses réseaux où on peut prendre le temps de causer, s’écouter, donc s’entendre ou, pour le moins essayer.

Les habitants de Marseille ont su mutualiser leurs forces pour faire interagir durant le confinement leurs commerçants de proximité, artisans, producteurs, monnaie locale complémentaire et citoyenne, fablab, mobilité décarboné pour assurer la continuité de services alimentaires et les premiers équipements de sécurité dédiés aux services à la personne.

Le confinement a placé les communautés et les fédérations face à une double responsabilité personnelle et citoyenne.

Loin des intérêts personnels de chacun, cet isolement forcé nous a démontré que les comportements ont une influence pour mettre en place de façon concrète et opérationnelle des gestes et des savoir-faire, pas de bouche à oreille mais de main à œil sur le terrain ou sur un palier.

Pour de nombreux marseillais le confinement a été la prise de conscience d’eux-mêmes, de leurs proches, de la qualité de vie de leur territoire. L’importance de résilience, des producteurs locaux, du collectif pour la distribution alimentaire en est un exemple.
Le réseau de makers qui s’est organisé pour créer des masques et des biens de protection individuelle plus rapidement que les réponses institutionnelles en est un autre avec en plus le bonheur de travailler ensemble pour un bien commun et dans une sincère solidarité.

Le COVID 19 est une période de bouleversement et de remise en cause.

Il faut se demander avec quelle ambition Marseille se réveillera-t-elle après ces semaines d’engourdissement. Cette fin de confinement s’achève sur un désenchantement du système actuel, sur quelle base allons-nous construire les lendemains qui pourraient chanter.

Marseille sera elle capitaliser ses expériences collectives ?

Devront nous consentir sans réserve aux conditions imposées par l’Etat, sécuritaires, en liberté frustratoire, conservatrices d’un modèle égoïste et gaspilleur, filigranées par le doute d’un avenir aléatoire, où les motivations épanouissantes se font de plus en plus rares.
D’ailleurs, nous laissera t on seulement le choix ?
Nous ne pourrons pas revenir à un âge d’Or qui n’a existé que dans nos représentations et nous ne pouvons que nous ’en féliciter.
Tous les discours apocalyptiques d’effondrement qui font croire à nos enfants qu’un l’avenir sans croissance ne peut exister, n’est pas raisonnable. Il nous faut inventer cet nouvel âge.
La régression annoncée par les collapsologues de notre modèle actuel, est peut-être une chance d’enfin mettre en pratique nos connaissances et nos rapports contributifs avec l’économie, le social, l’environnement.
A Marseille, les outils étatiques désuets se rouilleront encore pendant longtemps dans la poussière des institutions endormies, les communautés coopératives étant beaucoup plus performantes les auront réformés.

L’évolution POST COVID parait inéluctable.

Mais à vouloir avancer trop vite, certains individualistes intéressés brulent parfois de précieux repères et se perdent.
Tirer les leçons de l’histoire permet de repartir du bon pied et d’éviter de fâcheuses conséquences.
Il faut Re-panser Marseille.
Marseille c’est le reflet d’une critique pluriculturelle créative, une quête de sens cohérente avec les aspirations profondes des habitants, qui va habilement conjuguer raison, culture, émotion, intuition et sensations fortes.
Marseille c’est un véritable laboratoire fourmillant de pistes d’avenir pour un écosystème attractif, nécessairement moins polluant, plus collaboratif et plus désirable.
Avec des Marseillais prêts à évoluer et en se basant sur ce que nous pouvons accomplir pour inspirer des mouvements positifs, surprenants, changeant l’existant, à mener ensemble.
Le jour d’après de Marseille c’est rouvrir les champs des possibles pour inspirer de nouvelles voix de services, de production ancrée au territoire.
Des initiatives interprofessions concrètes à impacts positives locales et globales qui vont, donner l’occasion d’explorer, encourager, apprendre de manière inclusive à faire mieux ensemble en bonnes intelligences.

Oui Marseille sait se distinguer et l’a prouvé dans ce combat !

Nous voyons déjà la lumière au bout du tunnel, signe qu’un monde meilleur peut émerger, car il semblerait que les mesures restrictives ont permis d’endiguer la propagation de ce terrible petit virus…covid19.

       JR/VG