Caroline se remémore son père.

Elle se souvient d’un homme fort qui l’a accompagnée toute sa vie dans le bon comme dans le mauvais. La tête pleine d’une image d’un papa toujours le sourire aux lèvres, et d’éclats de rires qui résonnent encore. Caroline l’éternelle petite fille écoutant régulièrement les conseils avisés et bienveillants d’un père protecteur qui ne la guidera plus.

Elle a aussi essayé d’accompagner comme il se doit celui qui l’a toujours protégée. Impuissante et contrainte par nécessité, elle décide de le confier à un Ehpad   au Korian Perrier.

Caroline est certaine que son papa sera entre de bonnes mains dans cet établissement spécialisé.

Le poète latin Térence s’amusait à dire que la vieillesse est par elle-même une maladie. Une pathologie certes vitale, mais ce n’est pas à cause de cette « maladie » de la vie que s’est éteint ce père et grand-père mais du virus la Covid 19. Gerard, son défunt papa, fait partie, des victimes de la pandémie qui a envahi les Ehpad de France et de Navarre.

Comme des dizaines de milliers de séniors, morts dans la solitude et l’indifférence totale, sans test et sans soins au moment du premier confinement. Cet Ainé Pensionnaire de cet Ehpad qui devait être sa derniere demeure paisible, s’est transformé en antichambre de la mort !

La fatalité  ajoutant à notre civilisation le virus de la Covid 19, et menaçant les 600 000   pensionnaires présents dans les  7 200 établissements du territoire national, les Ehpad  ont condamné leurs portes pour endiguer la propagation de cette contagion.

Nos résidents habitués déjà en temps normal à ressentir cette sensation d’abandon et de solitude lors de leur placement en Ehpad, sont devenus encore plus vulnérables. Cela a   aggravé sévèrement leur état général physique comme mental au point de transformer leur résidence en mouroir.

Privés de tout lien social ou familiale, certains se sont laisser dépérir dans ce contexte de mort ambiante.

Quelques précisions …

Il faut savoir que le prix à payer en moyenne pour nos seniors est de 1 900€ par mois par personne. Mais ce prix ne permet pas à nos ainés de vivre ou mourir dans la dignité ! Nos vieux que l’on confie par nécessité en toute confiance à ces résidences spécialisées, se retrouvent ostracisés, délaissés et abandonnés.

Pourquoi nos vieux reconnus comme les personnes les plus fragiles face au virus n’ont-ils pas été massivement testés ?

C’est la question que se pose Caroline qui n’a pas eu de nouvelles pendant 3 mois de son père, et qui a fini par mourir de la Covid19. Cet octogénaire est mort seul helas. Sans avoir été testé, et soigné et n’ayant jamais pu dire adieu à sa famille.

Selon l’Agence Régional de Santé, les Ehpad ont pour mission d’accompagner les personnes fragiles de plus de 60 ans et de préserver leur autonomie. (ARS)

ALORS pourquoi laisser nos aînés déjà affaiblis mourir seuls et sans prévention ?

Et surtout pourquoi ne pas les avoir testés ? Cette crise sanitaire sans précèdent ne peut pas être seule fautive de ces carences ! Un tel manque d’organisation et la mauvaise gestion de certaines résidences doivent etre mis en cause. Les moyens médicaux, et le personnel aurait dû être décuplé face à ce nouveau fléau mais au lieu de ça, on a vu mourir nos pères et mères.

Quelle solution avons-nous pour éviter l’Eclipse des droits de nos ainés dans ces résidences ?

On dit que pour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient, alors rappelons-nous que le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre.

Nos dirigeants politiques devraient s’introspecter et se souvenir de ce qu’ils doivent à leurs parents âgés, et tout faire pour en prendre grand soin.

Ne pas laisser mourir dans l’indifférence totale nos aînés, c’est ce que vise la proposition de loi n°3215. Ce projet de loi sert à protéger et représenter les résidents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Cette proposition de loi est à l’initiative d’un coup de gueule de Genevieve Maillet premiere femme batonnier pour Marseille.

Il est incompréhensible à ses yeux que :

  • les copropriétés aient un syndicat de copropriétaires pour contrôler le syndic,
  • que les élèves aient un représentant de parents d’élèves auprès de la direction d’une école,
  • Que les salariés aient des syndicats pour les représenter.

Alors que nos aînés eux déjà vulnérables soient pieds et poings liés à la dictature de fait organisée par un système qui se veut vertueux et qui incarcère leur vie sans droit. Cela a conduit dans le cas de la Covid19 a un accès aux soins différents des autres pour ne pas dire nuls. Cet épisode tragique ne sera pas sans condamnation sur notre société et ses membres.

Toutefois c’est encore le bon moment pour rebondir !

Au lieu de détourner le regard du tribut payé par des vieux comme s’il s’agissait juste d’une accélération d’une fatalité, elle voudrait au contraire poser le même regard vers l’horizon d’un contrôle efficace et imposé.

C’est notre devoir notre honneur et notre dignité de réclamer que les fins de vies ne soient pas des fins de droit. C’est peut-être même … notre futur intérêt.

On relèvera d’ailleurs ce paradoxe, qu’alors que les héritiers jouissent encore post mortem des droits de leur défunt ascendant …en revanche le même ascendant de son vivant n’en a que des droit amoindris.

La faculté de choisir lui est retirée.

Même la capacité de la famille de pouvoir décider de certaines mesures pour son bien être est conditionnée ou supprimée.

Combien d’enfants pourtant au moins quinquagénaires et avisés répugnent à bousculer l’administration du lieu d’hébergement de leur parent de crainte de forme “ de représailles” ?

Combien d’enfants hésitent à engager -en plus du deuil – le procès de leur honte. Pour avoir abandonné l’un des leurs à des tiers, accaparés par des considérations au mieux administratives et indifférents à l’être humain résumé à un contrat.

Maître Geneviève Maillet ne dit pas qu’instaurer un conseil de famille obligatoire sera la panacée.  Peut être que cela  permettra à tous et à l’établissement lui-même de pouvoir appliquer une méthode différente et contrôlable par les familles tenues à distance.

Notre première femme ex batonnier à Marseille Geneviève Maillet,  découvre avec stupeur qu’une personne dépendante entraîne la dépendance de tous les membres de sa famille à une soumission mortifère. On aurait pu penser à la subjectivité de parents mal venus à critiquer une attention dont ils se sont dispensés eux-mêmes.

Mise en place d ‘un contrôle indispensable pour le bien de nos vieux parents !

Mais s’il y a un contrôle objectif rendu obligatoire par la législation du fait des aberrations constatées dans l’épisode de la Covid 19 alors ce ne sera plus pareil. 

C’est l’occasion ou jamais de briser l’omerta  qui a conduit à la mise en danger de la vie d’une génération sacrifiée. Celle-ci a résisté à la seconde guerre mondiale, a connu le travail de la terre, a su la valeur des choses. Et pourtant du fait du confinement et de sa mauvaise gestion, a été exposée à ce dont elle aurait dû être protégée voire épargnée.

HR /AC

Un grand MERCI à Michelle Amic qui a bien voulu prêter son Image pour défendre cette grande cause !

Photos et visuels : JR

 

scandale d'etat dans les ehpad face au covid19