Après plusieurs écoutes de l ‘album de Johnny Halliday Mon pays c’est l ‘amour, ce qui saute aux oreilles :
C’est l’absence totale de lassitude dans la voix du taulier !
Si dans les deux derniers concerts des vieilles canailles en juillet et notamment à Carcassonne, on a pu le voir las, là rien du tout, il est en place puissant, sa voix est tannée, superbe.
Un album très années 2010, on ressent la pâte de Yodelice.
L’album est plutôt retour au rock et ressemble assez à RESTEZ VIVANT.
Deux morceaux sont carrément Rockabilly, « MON PAYS C’EST L’AMOUR et MADE IN ROCK N ROLL« .
J’EN PARLERAIS AU DIABLE est une sorte de testament émouvant.
Sur une orchestration solide, un solo en fond de guitare nous amène dans une atmosphère très 70, une ambiance très films de Sergio Leone, mêlant chœurs discrets et musique qui s’envole.
Demain je vous parlerais du clip qui est certainement le plus beau clip de Johnny.
PARDONNE-MOI, il a quelque chose DES MARQUISES dans l’orchestration d’ouverture du morceau, un clin d’œil à Brel, j’adore.
Sa voix s’envole dès le second couplet et c’est extra.
Ce morceau est tout simplement superbe, assez orchestré, les guitares saturées vont se marier aux claviers au son très 90 et aux orchestrations grandioses genre CASSAR, « …pardonne-moi si je tombe, si je n’ai plus peur des adieux, si le monde n’a de reflet que dans tes yeux … », c’est superbe.
Ensuite un interlude, un morceau ou il ne chante pas une sorte de requiem.
Moi franchement je n’aime pas. Sauf à considérer que c’est l’hommage de ses musiciens.
Pour l’instant on ne sait pas, il est 5 heures du matin.
4 mètres 2, une chanson sur l’incarcération, thème cher à johnny.
Toute sa carrière il a parlé du drame de la prison pour ceux qui sont dedans et ceux qui attendent.
C’est vraiment un morceau signé Yodelice que l’on entend. Un son très semblable à celui du CAFÉ DE L’AVENIR.
Le même type de structure, avec des passages où la voix du taulier plonge profondément dans les graves, avant de passer à l’octave ce qui t’envoie une belle dose d’adrénaline. « ce foutu bruit de clés me donne envie de tuer, …, j’ai des rêves de grands voiles … »
BACK IN LA, un titre rock solide, avec des chœurs féminins très présent, efficace.
« L’Amérique de William », c’est ce que Johnny aime, un blues, qui ressemble assez à PAS DE POLÉMIQUE ENTRE PAUL ET MICK, que lui avait écrit M.
La voix de Johnny et le blues, éh bé ça va trop bien.
Johnny y parle de son Amérique. Dernier hommage du rocker au pays qui le faisait rêver enfant et qu’il a parcouru toute sa vie.
UN ENFANT DU SIÈCLE, titre pour la scène, de la guitare épique et un regard en arrière sur une vie, une carrière « … que restera-t-il de nous … », « … suis-je encore cet enfant … » « je me rappelle que le ciel est grand, que le temps nous tue … ». C’est le titre que l’on aurait aimé voir sur scène.
Celui-là c’est de la bombe, il nous aurait embarqué dans une émotion profonde sur scène putain.
TOMBER ENCORE, il fallait bien un piano sur ce dernier opus, pour parler d’elle, comme il l’a fait de toutes les âmes qui ont traversé sa vie.
« … fait moi encore tomber, tomber à genoux .. » « … tu as tout d’une plage, … moi qui suis naufragé, je me sent devenir nous … ». Tout ce que l’on aime.
Pour les fans, cherchez la deuxième voix à la tierce, elle ressemble étrangement à la voix d’Éric BAMY, notre ami parti il y a deux ans.
L’album fini avec JE NE SUIS QU’UN HOMME, magnifiquement orchestré. « … un espoir dessiné sur les pages blanches … ». Il ne parle pas de sa vie, mais de ce monde qu’il va quitter et qui devient fou « … comment rester debout quand l’orage se réveille dans le coeur des hommes … ».
Très efficace le titre tient sur une rythmique soutenue par la batterie, qui est vraiment en avant, puis retour d’orchestrations puissantes, mariées aux guitares saturées et à la voix de patron « que je ne suis qu’un homme… ». Cela a un goût d’Ennio Morricone ou du son CASSAR des années 2000.
Voilà le son vient de s’arrêter dans mes écouteurs, pour cette énième écoute de l’album. C’est tout sauf larmoyant, ce n’est pas non plus un album d’adieu, c’est un bel album aux sonorités croisées rockabilly, rock orchestré, s’y mélangent les morceaux de rock classique « guitares, basse, batterie, voix » avec des morceaux très orchestrés et du blues.
Un superbe album de Johnny.
L’entendre dans un nouvel album a été un bonheur, un plaisir solitaire et nostalgique. Je sais que cette nuit mes potes Rouk Le Barge, Jpp Poulizac, Danièle Ruiz, Thierry Craipeau, Georges Roeder Jean-Michel Gandon Jipe Fouqueux ont fait comme moi, ils ont veillé tard et écouté jusqu’aux portes du sommeil et je suis heureux d’avoir patienté une nouvelle fois avec eux sur ce parking de nuit, comme nous l’avons fait ensemble tout au long de notre vie.
Voilà le jour va se lever l’album est déjà disque de platine, à n’en pas douter il va en vendre plus de 2 millions, comme SANG POUR SANG, parce qu’il a eu la mauvaise idée de mourir ?
Non, parce que Johnny HALLYDAY est tout simplement le seul rockeur Français.
Et nous, nous étions là toute la nuit en une veillée à distance, par ce que tout simplement on continue d’aimer JOHNNY HALLYDAY.
Michel AMAS