Le Street’Art

Les œuvres d’arts se trouvent dans des expositions, lors de vernissages dans les musées et galeries et autres lieux. Ces tableaux, ces œuvres font partie du patrimoine culturel sans le moindre doute pour la plupart d’entre nous.

Et pour les autres formes d’arts, qu’en est-il ?

Comme le Street’Art avec ses tags et graffitis ?

La rue offre généreusement aux passants et au public amateur, des dessins, des graphismes parfois éphémères.

Leurs œuvres naissent puis disparaissent au fil du temps et d’autres restent jusqu’à la fin des temps.
A l’heure actuelle, la société reste partagée sur le sujet des graffitis, et tags sur les murs et mobilier urbain des agglomérations !
Pour certains c’est du vandalisme ces inscriptions et pour d’autres c’est une nouvelle façon d’exprimer sa créativité comme une œuvre picturale.

Il va de soi que le Street’Art s’intègre completement dans nos paysages !

Ce phénomène artistique observé aujourd’hui dans toute la planète et dans chaque recoin des rues de nos villes, s’appelle ainsi.

Comprendre l’art de la rue dans nos sociétés actuelles passe par le récit de ses origines.

Le Street Art n’est pas un mouvement nouveau, si on considère que dans l’antiquité de nombreuses inscriptions et illustrations étaient présentes sur des pierres.
Parfois ces dessins prenaient une valeur historique importante, transmettant de nombreux messages politiques, religieux, voire personnels.
Mais revenons aux temps modernes dans les années 60.

Tout commence à Philadelphie en Pennsylvanie où naissent les premiers « tags, graffitis ».

Les artistes prennent des pseudonymes comme Cornbread et Cool Earl.
En taguant leurs signatures partout sur les murs de la ville, ils vont vite gagner l’attention de la population et des médias locaux.
Parallèlement cette nouvelle forme d’Art prend de l’ampleur dans les quartiers pauvres de New-York.
Dans ses banlieues plutôt négligées et souvent mal famées, on va trouver des d’artistes précurseurs. 

Comme Taki 183, Tracy 168 ou Stay High 149.

Démétrius utilise son pseudonyme « Taki » puis ajoute à sa signature le numéro de sa rue créant ainsi sa marque de fabrique.
Un grand nombre d’adolescents l’imitent et réclament leur quart d’heure de célébrité.

Ainsi, ces jeunes tagueurs avec leurs signatures reconnaissables par les initiés se font remarquer.

Des groupes appelés crews (équipage) naissent !
En se regroupant ces bandes organisées frappent de manière spectaculaire les esprits et se distinguent !
Les plus célèbres aux USA, The Nation’s Top, The Magnificent Team, Crazy Inside Artists.
Très hiérarchisées, ces bandes de graffeurs agissent en force et le simple fait d’appartenir à l’une d’entre-elles marque leur reconnaissance.

La ville de New-York recouverte de ces graffitis voit alors la concurrence s’installer et de nouvelles formes d’art urbain voient le jour.

Le graffiti se développe en s’inspirant d’autres formes d’art telles que la bande dessinée ou la publicité mais aussi touche de près la jeunesse du hip -hop.
Il existe un langage à cette culture urbaine, un état d’esprit, et des signes de reconnaissance.
Cela peut se traduire par un style vestimentaire particulier et identique tres souvent.
Ralliement entre eux par l’apparence, coiffure, tatouages et style de vie comme ceux qui habitent les quartiers comme Harlem ou le Bronx.

On ne parle pas encore de formidable force créative des arts de la rue.

Dès 1975, les graffeurs de plus en plus compétitifs.

Ils s’affrontent entre eux par des guerres de style.
Ils veulent absolument taguer leurs noms dans les quartiers les plus branchés comme le Bronx, Queens, sur Staten Island, à Manhattan, et à Brooklyn.
Le train et le métro mal entretenus à cette époque sont de véritables supports de diffusion pour leurs messages.
Découvrant les souterrains du métro, ces graffeurs vont bomber beaucoup plus de wagons en simultané. Ils vont prendre moins de risques de se faire arrêter.

Pour la France, le graffiti dit Street’Art apparaît dans les années 80 !

Des artistes précurseurs comme Bando, Blitz, Lokiss,se font remarquer différemment.
Cependant on a déjà pu voir en mai 68, les esquisses de cet art urbain.

L’apparition de nombreux slogans sur les murs ainsi que les nombreuses affiches collées dans Paris.  Les étudiants des Beaux-Arts sont les signes avant-coureurs de cette nouvelle forme d’expression.

Le graffiti « new-yorkais »  dit Street ‘Art prend sa place à Paris en 1987.

On le retrouve dans des lieux privilégiés comme

  • Stalingrad (nom du terrain vague fondateur dans cet art),
  • sur les quais de Seine,
  • les palissades du Louvre,
  • au Centre Georges Pompidou, l
  • aux  Halles,
  • sur le terrain vague de la Chapelle.

Il arrive jusqu’au aux cités des banlieues où la culture Hip-Hop trouve toute sa dimension en devenant de plus en plus populaire.
On voit également beaucoup de peintures collectives genre fresque que l’on trouve dans les friches.

Les artistes travaillaient en groupe très souvent.

La Mecque du graffiti restant toujours New York pour le Street’Art !

«Street’Art  » désigne donc une forme d’expression culturelle qui consiste à apposer sa marque ou sa signature sur un support ( mur, mobilier, véhicule, etc.).
Les galeries se sont peu à peu ouvertes à l’art du graffiti.

De nombreux artistes de grand renom de cette nouvelle forme d’art meublent leurs vernissages.
Le graffiti connait une véritable renaissance artistique grâce à la mise en lumiere de ces graffeurs.

Une explosion de créativité ainsi que de nouvelles idées naissent de ce nouvel art.

Le Street’Art qui expose des artistes de monde entier dans les rues est reconnu partout sur la planète.

L’art de la rue est libre puisqu’il ne connait pas de lois si ce n’est celle de la rue.
Sur les murs des techniques les plus variées se mélangent et se confrontent et se confondent.
Le pochoir et l’affiche réapparaissent et d’autres techniques comme le sticker émergent.
Le graffiti continu son apogée !

Le street-artiste ne poursuit plus les mêmes buts, de nouvelles motivations apparaissent.

C’est alors qu’on peut dire que le Street’Art doté de ses nouvelles techniques et motivations transforme radicalement les rues des villes.

Elles deviennent des musées et de véritables lieux artistiques à ciel ouvert, accessibles en permanence et gratuit pour tous.
Il est évident que l’art urbain cherche à s’intégrer dans la société.
Il existe toujours de nombreuses barrières à cet art mais de plus en plus elles tombent.

Beaucoup de monde pense encore que ce qui se trouve dans les musées et dans les galeries définit ce qu’est l’art !

Heureusement que l’on voit de plus en plus des lieux prestigieux symbolisant le patrimoine culturel ouvrir les portes à ces nouveaux artistes !

Alors vive le Street’Art.

AC