Jean-Luc Garcia est un sportif de haut niveau dans la catégorie des vétérans, il fait partie du personnel de la semi-liberté à la maison d’arrêt des Baumettes et bénéficie d’un aménagement horaire lorsqu’il est en compétition.
Il est la force vive de la pénitentiaire…
Depuis de nombreuses années, il exerce sa passion tout en travaillant au sein d’une administration particulière.
Il a cinquante ans et dans la catégorie vétérans, il a collectionné les trophées avec désormais le club du Kodokan La Ciotat géré par les frères Jean-Marie et Yves Demelas. Avec un passé de catcheur, force athlétique, il est revenu à son sport de prédilection, le judo. C’est là qu’il est le plus « compétitif » selon ses dires avec des entraînements intensifs. « Deux fois par jour, cela me permet de participer aux compétitions de haut niveau dans la catégorie vétérans », précise Jean-Luc Garcia. Champion d’Europe l’an dernier en individuel et avec l’équipe de France, cette année, quelques tournois auxquels il a participé afin de se préparer au championnat d’Europe à Zagreb en juin prochain. « Les adversaires sont toujours un peu les mêmes, je vais notamment retrouver un Kosovar qui est très rude et il y a aussi les Russes, c’est pourquoi la préparation est importante », rajoute-t-il. On l’a compris, Jean-Luc Garcia est un passionné et arrive à « jongler » avec sa profession…
Au sein de l’administration pénitentiaire, il y est depuis 26 ans et bénéficie d’un détachement depuis 24 ans puisqu’il est reconnu comme sportif de haut niveau. « C’est un atout pour moi évidemment car si je n’avais pas ce détachement, je ne pourrais pas m’entraîner et participer aux compétitions ». Son histoire professionnelle et sportive a débuté dans un premier temps à Chateaudun, Albertville et à Marseille où il y est depuis vingt ans. A aucun moment, il n’a connu le moindre problème avec son administration, exceptée aux Baumettes. « Cela a été un peu compliqué quand je suis arrivé à Marseille à cause des effectifs, mais maintenant cela va beaucoup mieux car je suis toujours tombé sur les responsables comme la directrice Me.Rothac qui donne le feu vert à ma DRH actuelle lesquelles jouent le jeu », reprend Jean-Luc Garcia.
Avec l’ouverture des Baumettes 2, le manque de personnel se fait sentir, « il faut faire avec, c’est je le crois pareil dans toutes les administrations ». Le côté positif pour lui c’est qu’il est soutenu aussi bien par ses collègues surveillants que par les détenus. « Le personnel m’encourage dans mes compétitions, je ne ressens aucune jalousie et concernant les détenus, je leur transmet ma passion, ils sont très respectueux, j’en ai même entraîner lorsque je faisais de la force physique qui m’a orienté vers le judo », enchaîne-t-il. Et de conclure : « Cela me permet évidemment de m’évader de ma profession qui n’est pas facile et je serais très tendu ». Un exutoire en quelque sorte, en clair, Jean-Luc Garcia est la force vive de la pénitentiaire et il en est fier…
Jean-Philippe Martinez